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  • Photo du rédacteurJosé-maria Danho

Une histoire de la Rédemption...


Nous sommes en direct du jardin d’Eden. Alors que la communion règne et est palpable entre l’Humain (Adam et Ève) et Dieu dans sa trinité (Elohim), vient s’inviter un animal un peu spécial, le plus rusé, le serpent. C’est dans cette scène que notre humanité a vécu pour la première fois sa fragilité et la miséricorde divine. Par ses paroles mensongères, le serpent, a voulu distiller son venin dans l'humanité, et à travers l'acte de désobéissance suscité, il a voulu mettre une semence de sa propre identité en l'Homme, pour le couper de Dieu.


Le serpent est une personnification de la tentation anthropologique de l'homme, celle d'être sa propre origine. Néanmoins, il est intéressant de s'intéresser aux caractéristiques biologiques de cet animal bien particulier. Dans l'identité du serpent, il est important de noter que celui-ci est quasiment aveugle. Effectivement, le serpent parce que dans son évolution a passé une longue période de sa vie de manière souterraine, a une vue très faible et pratiquement aveugle, au point de ne plus distinguer l’obscurité de la lumière. Ce faisant, pour compenser, certains de ses autres sens sont plus développés, comme l’odorat, la langue fourchue qui permet d’analyser l’environnement, l’ouïe, la thermo sensibilité (vibrations du sol). Il est ainsi un animal très sensitif. En comprenant ainsi les caractéristiques physiologiques du serpent, on comprend également sa dimension spirituelle dans le cadre biblique. Le serpent spirituellement représente le diable ou satan (Apocalypse 12 :9) et il est dans l’obscurité des ténèbres car il a refusé par sa désobéissance la lumière de Dieu. Ainsi, il veut entraîner dans sa chute l’Homme qui est en symbiose avec Dieu. Certainement il a ouïe dire la merveille qu’est la créature humaine, ainsi que la recommandation de Dieu quant à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. C’est pourquoi, il vient avec sa langue fourchue en parler avec Ève. D’ailleurs, en parlant à Ève, il commence à distiller son venin en apportant le doute dans sa question « est-ce vrai que Dieu a dit : ``vous ne devez mangez aucun fruit du jardin `` » (Genèse 3 :1). Par cette question, il introduit le doute, mais également le mensonge car ce ne sont pas les propos de Dieu qu’il rapporte. Dès qu’il commence à parler, il se révèle comme le père du mensonge! Malheureusement, la réponse d’Ève lui laisse le champ libre car elle introduit un vocabulaire que Dieu n’a jamais mentionné « de peur de mourir » (Genèse 3 :3). Dieu avait été pourtant catégorique « le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2 :17). En sentant les effets de sa langue fourchue dans la réponse d’Ève, il commença à proférer d’autres mensonges pour achever sa sale besogne. Et ses mensonges concernent la vue : « dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu’elles sont, vous verrez comme lui, capables de savoir ce qui est bon ou mauvais » (Genèse 3 :5). Lui qui est condamné à l’obscurité, qui ne voit pas comme Dieu, qui n’a aucune intimité avec Dieu, ment ouvertement en prétendant connaitre la pensée de Dieu, pour que les humains désobéissent et comme lui deviennent aveugles et captifs des sensations. Ce qui a été le motif de son éviction du Ciel, il le présente comme une séduction à l’Homme : vouloir être son propre Dieu et au même niveau que Dieu (Esaïe 14 :13-14; Ézéchiel 28 :17-19).


La notion de la vue a encore quelque chose d’important à souligner dans le sens où anthropologiquement, l’être humain a besoin du regard. L’être humain a besoin du regard de Dieu et de l’autre pour se découvrir et pour être sécurisé. L’identité de chaque Homme est mise en lumière par le regard de Dieu et des autres. C’est le regard de communion avec Dieu qui permet à l’humain de savoir qui il est, c’est un regard sécurisant et de confiance. Ce regard de communion avec Dieu est aussi celui qui permet à l’un et à l’autre de se voir purement, avec sécurité et confiance. Mais, par le mensonge de l’ennemi, en voulant rendre l’humain aveugle comme lui, il a voulu briser ce regard de confiance, sécurisant, sublimé par la lumière de la communion avec Dieu. Cet aveuglement spirituel qu’il a voulu insuffler à l’Homme, est celui de ne plus voir la réalité comme Dieu la voit, mais par nos sens déformés par les circonstances. Également, cet aveuglement spirituel implique une tendance à vouloir juger du bien et du mal sans Dieu, bonjour le relativisme! Effectivement, sans Dieu, sans le regard Dieu, nous sommes aveugles quant à la possibilité de juger le bien et le mal, nous n’avons plus la vérité du discernement du Saint-Esprit. En ce qui concerne la vue d’un point de vue anthropologique, il est intéressant aussi de mentionner que l’œil est la lampe du corps. C’est comme une fenêtre ouverte sur le réel, sur le monde des choses et des personnes. Par l’œil arrive la lumière et les connaissances qui nous permettent de situer les choses, de comprendre et de deviner les humains et leurs sentiments. Grâce à l’œil, nous pouvons nous orienter, agir, nous mouvoir pour agir, juger. Pour bien agir, il faut pouvoir juger, pour bien juger, il faut bien voir. Ainsi, il est important de bien voir et que l’œil soit sain. D’ailleurs, autant nous avons les yeux du corps, autant nous avons aussi une vision spirituelle, une fenêtre du cœur ouverte sur le monde de Dieu et le monde des frères. C’est elle qui nous éclaire lorsque nous tâtonnons dans le monde pour y rencontrer autrui et pour y accomplir la volonté de Dieu. De ce fait si notre œil spirituel est malade, notre être tout entier est plongé dans les ténèbres. C’est exactement ce que l’ennemi a voulu faire avec l’être humain. Il savait qu’en donnant une image mensongère à la vision spirituelle de l’Homme, son être serait captif des ténèbres. Et c’est d’ailleurs pourquoi Jésus parle avec insistance du cœur de l’Homme, car c’est là la vision spirituelle de l’Homme. C’est le champ de bataille entre le péché et l’amour. Et c’est là que le Christ Sauveur veut être la lumière qui nous restaure et illumine.


Dès qu’Adam et Ève mangent du fruit interdit, tout de suite, les effets de l’aveuglement spirituel se font sentir : « Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. » (Genèse 3 :7). Bien que ce passage nous dise que leurs yeux s’ouvrirent, en vérité, un voile aveuglant vient s’ouvrir devant leurs yeux. Avant, les yeux de leur cœur voyaient avec le regard pur divin, mais par la désobéissance, les yeux du cœur se détournent de la vérité de Dieu. Les yeux du cœur qui ne peuvent plus percevoir comme il faut la présence de Dieu dans la création. C’est pour cela que lorsqu’ils s’aperçoivent de leur nudité ils se cachent. Avant, ils étaient nus, mais cette nudité était aussi le reflet de leur communion avec Dieu. Leur nudité n’était pas perceptible parce que Dieu les considérait dans leurs personnes et entre eux, ils se regardaient purement, en se considérant l’un l’autre comme une personne à part entière. Mais avec la chute, leur regard n’est plus pur (c’est-à-dire n’est plus tourné vers le divin), et ils commencent à se considérer mutuellement avec convoitise, en mettant l’emphase sur les détails de leurs valeurs sexuelles féminines et masculines. Le regard de confiance est brisé, le regard de l’autre n’est plus sécurisant, ils expérimentent la honte, et ils veulent se cacher. Cacher, voici un mot qui va revenir dans la suite de ce passage, et qui est assez présent dans la Bible. La connaissance de Dieu devient par cette rupture du péché originelle cachée de l’Homme. C’est ainsi que Dieu devient pour nous un mystère à découvrir. Dieu, notre propre vie, et même la création, deviennent un mystère, car ils sont liés au mystère divin. Notre existence devient ainsi un sacrement à découvrir, c’est-à-dire une expression visible du sacré à découvrir.


Dans cette scène, l’Humain expérimente sa fragilité, sa vulnérabilité. Mais, même si le péché originel s’est introduit, Dieu manifeste son amour au genre humain et désire le sauver de sa captivité, de son aveuglement, et de cette rupture avec lui qui le mènera à sa perte. Même si le péché est entré, la grâce de Dieu a transcendé (// Romains 5 :20). Dans le chaos du péché originel, le genre humain expérimente la Miséricorde de Dieu. Bienheureuse fragilité, car grâce à toi, nous pouvons expérimenter la miséricorde de Dieu! Le cœur de Dieu qui se penche sur la misère de l’Homme, le voici qui retentit déjà en ces lignes de Genèse : « Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui demanda : ``où es-tu ? `` » (Genèse 3 :9). Dieu si grand, vient se pencher sur l’Homme, apeuré et blessé dans son être. La miséricorde de Dieu ne se limite pas là, mais à cet instant, débute le plan secret de Dieu pour notre humanité (// Colossiens 2 :26). Et le secret de Dieu, c’est Christ lui-même (// Colossiens 2 :2).


Alors qu’Adam et Ève ont succombé à la tentation de la désobéissance et que la mort s’est introduite, Dieu a choisi et a établi de toute éternité une femme, qui serait la nouvelle Ève, la nouvelle Mère de la Vie, et cette femme c’est la jeune Marie de Nazareth. Elle va par son obéissance accueillir en son sein la vie de Dieu en son Fils Unique, le Christ. Elle et Son Fils sont le signe de la Rédemption. Son Fils, le premier-né, va vaincre le serpent (Apocalypse 12) afin que tous les hommes et toute la création connaissent la Rédemption. Lorsque Jésus débute de son ministère public, après son baptême, annonce ceci : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. » (Luc 4 :18-19). Il nous rappelle cette scène dans Eden où il y a eu un basculement, et nous révèle qu’il est le sauveur, que c’est lui l’Agneau de Dieu qui va enlever le péché du monde. Tout le long du ministère de Jésus, il est intéressant de noter que la notion de la foi et de la vue sont également abordés. Par exemple, lorsque les disciples commencent à le suivre, il leur dit « venez et voyez » (Jean 1), avant la Résurrection de Lazare, Jésus dit à Marthe que si elle croit, elle verra la gloire de Dieu (Jean 11). Dans les Béatitudes, la vue est aussi présente dans la béatitude « heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Matthieu 5 : 8). Jésus se révèle également comme « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14 :6). Le chemin vers le Père de qui nous avions été séparé après la chute; la Vérité de laquelle nous avions été coupés par le péché originel mais qui nous permet de rentrer dans l’intimité de l’amour partagé au sein de la Trinité; la Vie Éternelle qui triomphe de la mort du péché.


Enfin, un dernier point intéressant concernant la vue, est que s’il est vrai que notre vue avait été déformée par le péché originel, Jésus vient la restaurer pour de bon par le sacrifice de la Croix. Ainsi, dès le jour de la Résurrection, nous pouvons voir que les yeux du cœur s’ouvrent de nouveau à la réalité de Dieu. En l’occurrence, Jean face au tombeau vide « vit et cru » (Jean 21 : 8). Par la suite, nous voyons Thomas, qui veut absolument toucher les plaies de Jésus, à qui Jésus dit « heureux ceux qui croient sans m’avoir vu » (Jean 20 :29). Enfin comme Paul le dit, « nous marchons par la foi et non par la vue » (2 corinthiens 5 :7). Notre vue est de nouveau éclairée par le Saint-Esprit, qui fait tomber le voile, et ouvre les yeux de nos cœurs et notre intelligence à la réalité des mystères divins. Le Saint-Esprit nous permet d’entrer dans la vérité toute entière de Dieu.


Vous pouvez continuer la lecture de cet article avec le podcast Tu Vois ce que tu Crois! (https://soundcloud.com/lecielapetitpas/tu-vois-ce-que-tu-crois)


Signé JM!

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