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  • Photo du rédacteurJosé-maria Danho

Tomber dans la GRÂCE



Tu respires? C'est une grâce.

Tu peux lire cet article? C'est une grâce.

Tu peux parler? C'est une grâce.

Tu peux entendre? C'est une grâce.

Tu peux sentir? C'est une grâce.

Tu peux manger? C'est une grâce.

Tu peux marcher? C'est une grâce.

Tu peux écrire? C'est une grâce.

Tu as un toit où dormir? C'est une grâce

Tu réfléchis? C'est une grâce.

Tu aimes? C'est une grâce.

Tu es aimé (e)? C'est une grâce.


La liste est longue, et je peux continuer ainsi sur plusieurs chapitres sans que les pages ne s'épuisent, mais vous l'aurez compris: Tout est grâce!


Toutes ces choses des plus petites aux plus spectaculaires qui se produisent dans notre vie, qui constituent la douce symphonie sur laquelle nous valsons au quotidien sont des grâces divines, ce sont de purs miracles.


Pourtant dans notre société et structure sociale qui basent tout sur la méritocratie, nous oublions facilement d'être sensibles à ses signes bien souvent ordinaires mais résolument sacrementaux, dans lesquels l'étincelle divine scintille et nous appelle à l'accueillir.

Ainsi, aujourd'hui, j'aimerais donc vous demander à quelle prise vous vous branchez au quotidien: à la grâce ou aux mérites?


En toute honnêteté, avant j'étais branchée à haut débit aux mérites. Je croyais qu'il fallait que je mérite tout ce que j'avais, et c'était à ce point viscéral que je croyais que je devais mériter l'amour de mes proches🤦🏾‍♀️. Il fallait que je me batte car la vie est un combat nous dit-on, un combat dans lequel les vainqueurs méritant semblaient être les "self-made people", les forts, les "workaholic". Il fallait que je carbure à la performance car c'était l'unité de valeur et de mesure que la société m'avait présentée. Je voulais mériter car en méritant j'existerais, je serais, et je serais aimée...et bien sûr, j'étais dans le FAUX🙅🏾‍♀️


Pour réaliser que j'étais dans le faux, il a fallu que je me heurte à mes limites. Je suis d'ailleurs plus que reconnaissante de cette rencontre douloureuse mais rédemptrice avec mes limites. Pour ne citer que quelques unes de mes limites, la maladie en janvier 2017 m'a fait réaliser que mon corps est un don dont je dois prendre soin, que la santé est un don également, et que je devais apprendre à me reposer car je ne suis pas une superwoman et je ne dois pas être plus royaliste que le Roi (Dieu) qui s'est reposé le 7e jour et a instauré le Sabbat. Le refus à une admission en mars 2017, dû au fait que mon superviseur ne pouvais plus m'encadrer, m'a fait réaliser que mon parcours académique est une grâce, que se confier en l'homme plutôt qu'en Dieu est le meilleur moyen de vivre frustré, et que par-dessus tout, Dieu reste souverain quant aux projets que je lui propose. Il a des projets infiniment meilleurs et parfaits comparativement aux miens, et je n'ai pas à l'instrumentaliser selon ma volonté si celle-ci ne s'accomplit pas comme je veux. Ses plans de bonheur pour moi sont un don, non un dû. Ce que j'ai ou ce que je n'ai pas, sont des grâces, et ne sont ni les fruits des mérites de mes forces, ni le châtiment de mes manquements.

Réaliser cela a bouleversé tout mon système de pensée... radicalement! Je suis passée de l'orgueil du mérite à l'humilité de l'accueil de la grâce. Je suis passée de la mentalité de droit à celle du don. Je suis passée de : "human doing" à "human being".


J'ai ainsi compris que l'être humain n'est humain qu'en jouissant des dons de Dieu qui font de Lui un être de désir, et en accueillant les limites et l'altérité, chemin indispensable à son épanouissement car c'est dans cette maîtrise qu'il va ressembler à Dieu. Le piège anthropologique historique dans lequel nous sommes tentés de tomber au quotidien est de croire que nous pouvons nous épanouir sans limite, sans alterité et sans le Créateur (donc par nos propres forces). C'est aussi aujourd'hui le drame de notre ère, l'origine de nos frustrations et éternelles insatisfactions, car la société nous promet tout sans limite au prix de nos seules forces, au nom d'une vaine gloire, d'une liberté servile et au nom du relativiste "Moi", niant l'absolue Vérité en prétendant être son propre dieu.
J'ai compris comme le dit le philosophe Fabrice Hadjadj, que l'être humain est un être sabbatique, dont le but n'est pas d'obtenir son salut de ses mains mais de se laisser faire dans les mains de Dieu afin de le recevoir dans ses mains ouvertes et désœuvrées.

Je n'existe pas (ni vous non plus) parce que je mérite quoique ce soit. Nous n'existons pas parce que nous faisons telle ou telle activité, ou bonnes actions, ni parce que nous avons lutté et gagné par nos seules forces. D'ailleurs, nous ne nous sommes pas appelés nous-mêmes à l'existence🤷🏾‍♀️. Nous existons, nous sommes, simplement parce que nous sommes aimés et désirés par un Dieu infiniment bon, qui depuis le commencement nous comble de ses grâces de manière diverse et unique. Dieu ne sait qu'aimer, il n'y a aucun mal en Lui, et son désir est que nous puissions lui faire confiance, même si face à nos limites le coup encaissé peut être dur. Son désir est que nous puissions avoir confiance en ses plans qui ne sont pas simplement bons, mais qui sont parfaits, même s'ils défient notre entendement limité.


Lorsque j'ai reçu ce refus en mars 2017, à l'instant où mon cœur a voulu se replier sur lui, j'ai entendu cette douce parole qui me disait "ne t'en fais pas, je te conduis dans ma perfection". Le coup était dur à encaisser, mais c'est en cette parole que j'ai mis mon espérance. L'espérance ne décevant jamais et la fidélité divine étant inébranlable, le Seigneur m'a ouvert d'autres merveilleuses portes, au-delà de ce que je pouvais imaginer. Il a permis cette épreuve pour que j'accueille le don de sa perfection qui ne se suit d'aucun chagrin. Ainsi, à chaque fois que je repense à ces grâces, je ne cesse de lui dire intérieurement: "Papa tu as toujours raison!".


Mais alors, être branché veut-il dire que nous devons être lasse, passif ou paresseux? Bien sûr que non!! Le Seigneur désire que dans l'accueil de la grâce, nous puissions nous mettre en mouvement. Il désire que nous puissions fructifier ses dons avec son aide car ils sont en nous afin que les autres puissent en bénéficier. Il désire que nous devenions tout autant que nous sommes ce qu'il nous a donné. Comme le Christ disait à Sainte Catherine de Sienne: deviens qui tu es, et tu mettras le feu au monde! Nous aussi nous sommes appelés à mettre le feu au monde, mais celà commence en accueillant le don de Dieu en nous, en le reconnaissant, pour qu'ensuite nous le fassions fructifier pour qu'il soit don pour nos prochains. Reconnaître la grâce nous pousse à l'action. Comme la femme de Luc 7, parce qu'elle a reçu beaucoup d'amour de Dieu, elle ne peut qu'en donner à son tour en abondance. Et " à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage" (Luc 12 :48).


La grâce va donc de paire avec l'action (mais une action qui se confie en la Source plutôt qu'en ses propres forces et ressources) et la responsabilité (le don appelle le don).

Aujourd'hui, alors que mes mots s'entremêlent pour exalter le don de Dieu, je suis consciente que ce chemin d'abandon à la grâce n'est pas toujours simple. Il se conjugue parfois avec la souffrance d'une certaine mort à soi car on se sent dépossédé et impuissant. Mais tout ceci n'est pas vain, car on a un Dieu qui  nous aime passionnément et qui fait tout concourrir à notre bien. Il a investi de manière unique en chacun de nous, il a confiance en nous. Alors, je désire vous encourager malgré les circonstances, à regarder votre vie avec les lentilles de la grâce divine. En regardant avec les lunettes de la grâce vous vous découvrirez, vous découvrirez que vous êtes par essence vainqueurs enChrist, et je souhaite qu'en découvrant les merveilleux dons uniques en vous, vous puissiez mettre le feu au monde à votre façon! 🔥

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