"Si tu savais le don de Dieu..." (Jean 4:10)
Ça fait un petit bout que ce verset est chanté tel un doux refrain à mes oreilles. D'ailleurs, pour ne rien vous cacher, c'est l'un des versets avec lequel mon année 2018 a débuté. Il annonçait bien les couleurs de cette année...
Même s'il y a tant à dire sur ce verset, aujourd'hui, j'aimerais vous partager la frénésie qui anime mon coeur en vous partageant ces quelques lignes. Lors d'une réunion Skype, une amie a partagé une image de Thomas touchant les saintes plaies de Jésus après sa Résurrection. Cette image m'a bouleversée. D'ailleurs en voyant l'image ma seule exclamation a été : Thomas, dit Didyme (jumeau) est notre jumeau. Eh oui, Thomas est bien mon jumeau et le tien. Thomas, tout comme nous est invité à toucher, à caresser, à embrasser les saintes plaies de Jésus. Toucher, caresser, embrasser les saintes plaies de Jésus, c'est unir nos douleurs, nos faiblesses à la miséricorde de Dieu. Toucher, caresser, embrasser les saintes plaies de Jésus, c'est prendre le chemin de la rencontre intime avec Jésus, "Notre Seigneur et notre Dieu", comme l'a professé Thomas. Ce chemin est le chemin d'une rencontre amoureuse, miséricordieuse, réparatrice entre Dieu et nous.
Toucher, caresser, embrasser les saintes plaies de Jésus, c'est comme notre jumeau Thomas, aller percer le mystère de Jésus à la Croix. Quel est donc ce mystère, mystère qui me bouleverse de manière inouïe depuis cette image? C'est celui du Don de Dieu, celui de son amour infinie, du Divin qui accompli la perfection de l'Agape et de l'Éros.
À la Croix, dans son amour infini, Jésus a TOUT donné pour moi, pour toi, pour l'humanité. Et les saintes plaies de Jésus sont les marques de son amour pour nous. Il a vécu sa Passion dans toute son humanité, jusqu'à l'extrême souffrance que peut subir un humain, pour nous. Il a été à l'extrémité de la souffrance jusqu'au point d'être un "sans Dieu" pour nous. "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" Cria Jésus. Il a été à l'extrême de la souffrance humaine par amour pour nous, au point que lui qui est Un avec le père, ait un sentiment de déréliction. À la Croix, il quitta vraisemblablement son Père et sa Mère pour épouser notre humanité, pour qu'aucun de nous ne soit perdu. Il accompli ainsi la quintessence de l'Éros qui est l'amour de celui qui désire posséder ce qui lui manque et aspire à l'union avec l'aimé.
Une goutte de son sang aurait suffi pour nous sauver, mais non, librement, il a été jusqu'au bout de son amour. Et cet amour jusqu'auboutiste a été atteint lorsque son sacré coeur a été transpercé quand son côté fut percé. De son cœur, il a achevé la totalité de son don. Il nous a donné tout son sang, et lorsque tout son sang fut écoulé, il donna également toute l'eau qui restait dans son corps. Il donna tout!
Ah le Don de Dieu! Un don qui laisse bouche bée et qu'il désire aujourd'hui qu'on accueille. Un amour trop grand, si puissant, si infini, si renversant! Il nous enseigne combien l'amour embrasse la liberté et le don de soi. Au seuil de notre désespoir, dans notre confusion, dans notre souffrance, dans nos pleurs, il continue de se donner en prenant l'initiative, et en nous disant de venir mêler nos plaies aux siennes. Il prend l'initiative de nous restaurer en nous disant de nous approcher de son Corps Ressuscité, trône de grâce, en touchant, caressant et embrassant ses saintes plaies.